"D'azur à l’archange Saint Michel d'or sur un dragon du même, qu'il transperce d’une longue lance de sable (en barre)" (création en 1918)
Au cours du VIII° siècle, des moines irlandais de l’abbaye de Honau, près de Strasbourgs, fondent un monastère sur les bords de la Lauch, « la rivière bruyante ». Les premières pierres de la future commune de Lautenbach, dans le Haut-Rhin, en Alsace, région Grand-Est depuis 2016, viennent d’être posées. Elle est aujourd’hui peuplée d’environ 1.600 habitants.
Situation.
La collégiale Saint Michel et Saint Gangolf "de Lautenbach est une église romane d’architecture ottonienne, son plan est celui d’une basilique à trois nefs charpentées avec un transept à croisée régulière et bras débordants, avec un vaste chœur carré, et un massif occidental (Westwerk) qui abrite le porche." La suite sur le
Site de la Mairie.
À ne surtout pas manquer, son superbe
porche
du XII° siècle.
Comme souvent en temps de guerre, surtout dans l’est de la France, les cloches sont rapidement réquisitionnées pour "participer" à l'effort de guerre. Nul besoin de rappeler que compte tenu de leur composition, elles se métamorphosent fréquemment en canons.
Seules 2 campanes ont échappé à cette confiscation du 8 mai 1917. La plus petite, Wandhlungsgleckla, de Jacob Rodt de Bâle, de 1671 pesant 58 kg, et une fille d’Honoré Perrin de Robécourt, un Mi de 749 kg coulée en 1863. Les 3 autres PERRIN-MARTIN, de 1.519 kg, 429 kg et de 174 kg sont enlevées.
Afin de les remplacer, il est commandé à un autre fondeur de Robécourt, 4 nouvelles cloches. En 1923, le saintier Georges FARNIER, livre : St Jean de 1.602 kg, St Vendelin de 760 kg, >Ste Odile de 465 kg et Ste Jeanne d’Arc de 325 Kg.
Fondeur Année Réquisition Nom des cloches Poids Diamètre Note Jacob Rodt de Bâle • 1671 Wandhlungsgleckla 58 kg PERRIN-MARTIN • 1863 749 kg Mi PERRIN-MARTIN • 1863 8 mai 1917 1.519 kg Do PERRIN-MARTIN • 1863 8 mai 1917 429 kg Sol PERRIN-MARTIN • 1863 8 mai 1917 174 kg Réb4 Georges FARNIER • 1923 Saint Jean 1.602 kg 1.416 mm Do Georges FARNIER • 1923 Saint Vendelin 760 kg 1.124 mm Mi Georges FARNIER • 1923 Sainte Odile 465 kg 946 mm Sol Georges FARNIER • 1923 Ste Jeanne d’Arc 325 kg 842 mm La
Réquisition de 3 cloches PERRIN-MARTIN, le 8 mai 1917
Le baptême des 4 nouvelles sœurs en 1923. Cloche St Jean, Do de 1602 kg et St Vendelin de 760 kg de G. FARNIER.
Situé à 1,7 km à l’est, le hameau de Schweighouse possède son église dédiée à Saint Michel. Elle est bâtie durant la 2ème moitié du 19ème siècle, principalement en grès et moellon, possède une flèche polygonale, sa couverture, un toit à longs pans, est recouverte d’ardoises.
Comme à Lutterbach durant la première guerre mondiale, ses campanes sont réquisitionnées le 8 mai 1917, mais ici, elles subissent à nouveau le même sort le 9 mars 1944. Sur les 3 cloches réalisées par Georges FARNIER en 1923, seule plus petite, la St Gangolphe, est épargnée. Il est intéressant de remarquer que pour les réaliser, une des deux œuvres de 1872 de PERRIN-CAUSARD COLMAR, est refondue en 1923. La signature PERRIN-CAUSARD émane de l’association de 1871 à 1873, date du décès d’Honoré PERRIN, de Robécourt, avec Firmin CAUSARD, de Colmar.
Fondeur Année Réquisition Nom des cloches Poids Diamètre Note PERRIN-CAUSARD • 1872 749 kg Mi PERRIN-CAUSARD • 1888 8 mai 1917 1.519 kg Do PERRIN-CAUSARD • 1888 8 mai 1917 429 kg Sol Georges FARNIER • 1923 9 mars 1944 Sacré Cœur 418 kg 880 mm La Georges FARNIER • 1923 9 mars 1944 Saint Michel 296 kg 784 mm Si Georges FARNIER • 1923 9 mars 1944 Saint Gangolphe 203 kg 700 mm Do# PACCARD et FILS • 1950 Saint Michel 418 kg 880 mm La PACCARD et FILS • 1950 Immaculée Conception 296 kg 780 mm Si
Réquisition de 2 cloches de Georges FARNIER en 1944
Un grand merci à Christine Piaia, de la mairie de Lautenbach et à Michel Wagner, son historien, pour l'aide, la réactivité et la documentation apportée, dont voici un bel
article
sur les cloches de la commune.
Lorsque Jean Egen, l’écrivain et journaliste du Canard Enchaîné, écrit que "Lorsque le Bon Dieu se penche sur la terre pour contempler son œuvre, ce n’est pas sur les chutes du Niagara ou le massif du Mont-Blanc que son regard se pose le plus volontiers, c’est sur Lautenbach". Mais peut-être, parlait-il de ses administrés ?
En allant à Robécourt, à 165 km, passez par Contrexéville.